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Ti t'appelles Aïcha, pas Jouzifine ! (Un regard croisé entre Maghreb et Occident)

"Ti 't'appelles Aïcha,..." en débat sur YOUTUBE

  • Ce livre, dont je viens de lire la version en néerlandais, a beaucoup de qualités. Il raconte et observe, il fait parfois penser à un journal intime mais va plus loin : la culture marocaine y est comparée à la culture occidentale et sans aucun a priori. L'auteur tente de jeter un regard objectif sur la culture marocaine et occidentale et leur coexistence en Belgique. La langue, très vivante, d’une lecture facile sans être légère, se rapproche souvent de la langue parlée sans tomber dans des excès, elle est surtout captivante. C'est une excellente idée d'avoir procédé à la traduction de ce livre qui contribuera à mieux comprendre et respecter les deux communautés. Heureusement que la fin n'est ni "rose bonbon" ou l'inverse, mais simplement le témoignage d'une plus grande maturité d'Aïcha. C'est un beau livre avec un beau message qui invite à la tolérance. - Brigitte Daenens de Bruxelles (66 ans)
  • Une tranche de vie qui débouche sur une fin insolite, ce récit est d'une limpidité et se lit presque d'un trait tant on se retrouve dans l'histoire. Ce choc de culture douloureux me fera porter un autre regard sur l'intégration. Le mal-vécu de l'autorité parentale a fait remonter en moi plein de souvenirs identiques, hélas. Outre les races, la religion, beaucoup de points communs sont partagés ou ont été vécus par d'autres, mais tellement bien rapportés à travers ce livre qui m'a ravi de bout en bout. - Francine de Neef de Bruxelles (53 ans)
  • Fraîcheur, sensibilité, humour, j'ai dévoré ce livre en une soirée. A certains moments révoltée ou amer, à d'autres moments à mourir de rire. Merci! - Francine Dessart de Ixelles (29 ans)
  • En lisant ton livre, j'étais chez moi et j'écoutais le vent narrer ma propre histoire, celle de mes soeurs, les femmes de mon clan, mes filles (...) J'avais oublié combien l'injustice me révoltait, combien triste est la prison des femmes et des hommes surtout, combien est indigne de notre civilisation la violence à l'égard des enfants... J'avais oublié aussi qu'on pouvait rire sur nos malheurs et espérer des jours meilleurs.

    Pour moi, "Jouzifine" est un livre indispensable, nécessaire à la mémoire d'une ère, d'un peuple en fin de course, afin que la postérité sache pourquoi il était nécessaire d'entamer une vraie révolution culturelle, spirituelle.

    Tu avoueras avec moi que s'il est vrai que nous provenons d'un coin perdu, pauvre et misérable [le Rif], nous ne pouvons pas nier qu'il demeure fascinant, beau à en mourir. J'ai la foi en l'avenir : je crois que nous jouerons encore un rôle important dans le destin de l'humanité, car nous sommes métissés au plus haut point, prêts à créer du neuf... C'est ce que tu as fait, non ?! Merci pour ce récit qui, j'espère, sera suivi par d'autres. Porte-toi bien, fille de marin ! - Issa Aït Belize (écrivain) de Liège (54 ans)
  • Ti t'appelles Aïcha, pas Jouzifine ! est un beau témoignage rempli d'humanité et de justesse. Quelle vérité dans vos propos ! J'ai aimé votre côté franc, rageur, sensible. Force et fragilité sont deux mots qui me tournent dans la tête depuis la lecture de votre texte. Tant de personnes devraient le lire, surtout les jeunes, de toutes origines. La femme sort grandie de vos phrases, l'humain aussi. Avec une simplicité pleine de vie, vous allez à l'essentiel, là où ça touche. Pas de grandes théories sur l'immigration, mais du vrai, du vécu. - Frank Andriat, écrivain et professeur à l'Athénée Fernand Blum de Schaerbeek (50 ans)
  • J'ai beaucoup voyagé dans le Maghreb et le Moyen-Orient, et mon coeur s'est serré plusieurs fois pendant la lecture de votre livre, au souvenir de tant de situations si dures que vivaient des jeunes filles et des fillettes, mais aussi des mères complètement dépassées. C’est un livre bien fait, attachant et combien utile. Je vais le faire "tourner" autour de moi. Continuez à écrire. Merci. Et puis, vive le pardon ! Pour moi le pardon c'est la liberté. - Claudine Volckerick (enseignante retraitée) de Overijse (75 ans)
  • (…) j'ai beaucoup aimé ! (…) Au niveau de la manière dont la double histoire est racontée, je trouve cette idée superbe: tout au long du livre, nous avons deux personnes avec des points en commun énormes et pourtant un vécu et aux conséquences si différentes.

    En tant que fille d'immigré marocaine de seconde génération (...), l'identification a été très forte et bien que le livre raconte les difficultés des deux personnages avec humour – parfois très marocain – je me suis sentie plusieurs fois très triste. Le prix à payer tant par nos parents que par nous me semble tellement élevé ! (…) Intérieurement, un "ce n'est pas juste" (…) se fait entendre.

    Et puis la vie reprend le dessus et je trouve génial que la parole se libère au niveau de la communauté marocaine, cela me rassure de constater que des tabous sont en train de tomber. Je me dis que peut-être je fermerai les yeux sur ce monde en voyant que le sacrifice des première et deuxième générations aura donné naissance à un nouvel horizon pour les maghrébins tant dans le pays d’accueil que celui d'origine.

    C'est une belle lecture....porteuse… dont la communauté maghrébine a besoin. Quand aux non maghrébins, j'espère qu'ils pourront entrevoir, imaginer la complexité d'être immigré au niveau de l'identité, dans les rapports aux parents et à la société. Finalement tout ceci est tellement propre à l'humain, quelque soit son pays d'origine, sa famille, sa religion. - Fatima Chaoui , HR Advisor, de Bruxelles (39 ans)
  • L'histoire de Mimi et de Aicha est très touchante et rend les personnages très sympathiques. J'ai adoré Mimi petit bout de femme «très forte de caractère» et ne manquant pas d'utiliser la dérision pour s'en sortir. Ma femme est d'origine andalouse (Séville) et a vécu comme Mimi à Bruxelles dans ces quartiers délaissés par les belges de souche. C'est simple, j'ai dû attendre qu'elle ait terminé le livre avant de pouvoir commencer à le lire moi-même.

    Mimi a 37 ans et ma femme en a 33, donc elles sont de la même époque et elle a également connu les vexations dues à son origine. Elle n'a pas eu aussi dur pour la différence entre les hommes et les femmes mais, malgré tout, les espagnols se défendent pas mal question machisme et elle en a également souffert. (…) Elle et sa soeur devaient faire plusieurs choses dans la maison car elles étaient des filles – comme nettoyer la chambre du frère, porter ses habits repassés dans son armoire et faire son lit tous les jours,… – et ma femme se révoltait déjà très jeune. Cela me paraissait aberrant car j'avais été élevé dans une autre mentalité. Chez moi, c'était quasi le contraire : les filles étaient plus choyées que les garçons.(…)

    Pour ma part, j'ai adoré le livre et je l'ai littéralement dévoré. J'espère qu'une suite se fera avec Mimi en personnage principal découvrant le plaisir de la maternité et se jurant qu'elle sera une mère différente. - Yves Dedobbeleer de Enghien (33 ans)
  • Hier, j'ai reçu le livre. Arrivée chez moi, ma soeur de 17 ans attirée par la couverture et le titre, elle qui lit très rarement, commence la lecture dans le salon puis s'éclipse dans sa chambre et n'en sort que quelques heures plus tard... Voilà la conversation qui s'en suit:" - S'il te plaît, laisse-moi montrer le livre à ma prof de français !- Pas question, je dois le remettre à ma chef qui me l'a prêté, je le lui ai promis.- J'ai jamais lu un livre en entier et sans passer de page. C'est ce genre de livre qu'on devrait nous faire lire, c'est ça que je voudrais expliquer à ma prof." - Hafida Kaddour de Bruxelles (22 ans)
  • Je viens de regarder sur YouTube l'intégralité des 4 clips filmés le 8 mars à la Foire du Livre de Bruxelles et ça me donne envie de lire le livre (...). Déjà le titre qui brocarde l'accent du bled, ça me fait beaucoup rire, c'est le signe de quelqu'un qui a acquis une distance bienveillante par rapport à ses origines. Ensuite la présence de Quentin Dujardin que j'adore (...) Quand je suis arrivé à Louvain-La-Neuve avec l'accent de mon bled (né à Liège, dans ma brousse wallonne) et mes origines ardenno-condruziennes, j'ai mis longtemps à assumer ces origines face à tous ces intellos de Walifornie brabançonne (...). J'ai vraiment aimé l'image des deux chaises (le cul entre deux chaises, deux cultures) qui fusionnent pour devenir enfin un fauteuil assez confortable.(...) Alors, même si je suis un homme, occidental de surcroît, je pense (...) que ton histoire particulière est universelle. - Jean-Pol Gérard de Havelange (48 ans)
  • De retour chez moi à minuit je ne pouvais m'endormir sans avoir lu le livre et je l'ai donc dévoré en 3 heures ! J'ai trouvé ce livre tellement vrai ! Pendant la lecture on pouvait m'entendre tantôt pleurer tantôt rire. J'admire Mina Oualdlhadj pour son courage, sa simplicité et surtout pour sa modestie. Par ses qualités, elle a su nous faire partager beaucoup de choses positives. Et je voudrais l'en remercier en lui dédiant une citation de Khalil Gibran: "Vous ne donnez que peu lorsque vous donnez vos biens.C'est lorsque vous donnez de vous-mêmes que vous donnez réellement." - Touya Oualala de Anderlecht (36 ans)
  • Je suis persuadée que vous devez être submergés de demande de passage de Mina Oualdlhadj dans les écoles. Je suis à la fois professeur de français en 5ème professionnelle et bibliothécaire dans une école D+ de St-Gilles (IFM). J'ai dévoré le livre en une soirée; amusant, profond, sensible - mais cela on a dû vous l'écrire 100 fois - et il me semble tout à fait se rapporter à ce que "mes filles" traversent à l'école. - Patricia Rousseau, enseignante, de Bruxelles (0 ans)
  • J'ai beaucoup aimé l'impressionnisme et la musicalité de ce livre. Madame Oualdlhadj y brosse tout en nuances les conséquences d'un décalage culturel et générationnel dans une subtile harmonie de touches anecdotiques qu'elle émaille de notes d'humour même dans les souvenirs graves. Dans ce bilan d'adulte, sourd la révolte d'un coeur sensible et d'une âme blessée. Les sonorités de son vécu s'expriment dans un rythme enlevé, tant dans les passages narratifs que dans les dialogues. Ces qualités rendent la lecture de ce docu-fiction particulièrement tonique. - Christine Thomas (enseignante) de Charleroi (56 ans)
  • Ce premier roman se révèle très parlant, parfois poignant, surtout amusant, mais, pour le plus important, criant de vérité, hurlant d'humanité. Un bémol: la fin n'en est pas une; on a l'impression d'un inachevé... ou d'un mal achevé; comme si le besoin de clôturer était venu brider la possibilité d'une continuité, quitte à souffler un petit vent d'incohérence. - Yasmine Chatt, enseignante, de Etterbeek (27 ans)
  • Votre livre n'est pas qu'un simple roman ou une compilation d'évènements, de vécus et d'histoires. C'est une oeuvre remarquable. Le langage est clair et accessible. Il s'adresse aussi bien au lecteur ordinaire qu'au lecteur avisé. C'est une oeuvre éclairante sur des questions complexes. Il peut servir d'outil de travail aux intellectuels, aux intervenants médico-psycho-sociaux, aux chercheurs sans oublier les décideurs et les politiques. A la manière d'un documentaire sociologique, tout est dans le contexte. La diversité des sujets abordés, la profondeur des récits ne laissent pas indifférent. L'auteur nous promène avec tact et intelligence dans l'histoire, la littérature, la géographie, les sciences, le savoir profane. C'est à la fois un témoignage personnel et universel. - Halima Mimouni de Bruxelles (42 ans)
  • Je ne manquerai pas de faire connaître le roman de Mina Oualdlhadj dans le cadre de notre activité ECRIVAINS EN CLASSE - Christian Libens, Ministère de la CFWB, Service de la Promotion des Lettres (53 ans)
  • Le livre en débat à la Foire du Livre de Bruxelles, à l'occasion de la Journée internationale des femmes. Visible en 4 séquences vidéo sur: YOUTUBE (vous y trouverez aussi d'autres reportages réalisés par Arte-Belgique, Télé-Bruxelles et la chaîne arabe Al Jazeera):

    * Quentin Dujardin (Musicien-voyageur) J’ai été très touché par le livre (…). J’ai vécu, en le lisant, un certain choc, par le mode d’écriture assez direct, qui permet une espèce de simplicité évidente dans le discours, dans le dialogue, dans les idées qu’il fait passer et dans le message auquel peut-être il veut aboutir. Ça, c’était ma première impression.

    La seconde c’est que, quand Michel Cordier m’a invité au débat, je me suis dit : « Mais qu’est-ce que je peux venir faire ici pour parler d’un tel bouquin ? » Parce que je ne me sens pas directement lié à l’écriture, puisque je suis musicien. Peut-être que ce qui me rapproche de Mina et de sa manière de vivre l’écriture et de raconter aussi une partie de son vécu, c’est sans doute l’envie de communiquer, de communiquer l’histoire, les émotions, les sensations, pour essayer de changer les choses.

    On vit dans une société où le changement fait souvent très peur ; et le changement pour moi, à travers ma musique – pour faire un parallèle avec ce livre –, c’est le fait d’être dans la rue et de participer en tant qu’artiste musicien à une espèce d’énergie de la rue, une énergie de musicien, une énergie des gens de la scène, une énergie créative. J’ai vécu ce livre sous ce même type d’énergie. C’est un livre qui m’a parlé beaucoup de l’auteur et de moi-même aussi, et beaucoup de ce que je vis en relation avec les gens…

    * Hassiba Halabi (Metteuse en scène, comédienne, musicienne et chanteuse) Moi, ce qui m’a troublée, c’est la vérité des personnages : il y a quelque chose de très franc, très naturel, très vrai ; il n’y a pas de côté édulcoré (…).

    Mimi est une femme d’un caractère, d’un tempérament incroyable, qui se débat entre les deux cultures qu’elle perçoit dès sa naissance. Dans son parcours il n’y a pas de fausseté, elle est franche tout le long du livre (…). A une époque où tout ce qui touche à l’islam fait peur – on essaye d’enrober, d’enjoliver tout ce qui y touche –, j’ai trouvé assez fort de montrer, avec ses défauts, ses faiblesses et ses vérités, une famille imprégnée de religion et de culture musulmanes.

    * Véronique Lefrancq (Pr. de la commission "Femmes et immigration" [Conseil des femmes francophones de Belgique])En lisant ce livre, j’ai été touchée parce que c’est un livre fort en émotions où se conjuguent la colère, la frustration, l’espoir, sans négliger l’humour. Ce livre interpelle aussi sur les relations intergénérationnelles.

    Et puis, une autre facette de ce livre m’a profondément touchée : c’est la lucidité avec laquelle l’auteur l’a écrit. Au-delà de tous les tabous, au-delà de tous les complexes, elle a mis à plat, elle a déposé sur une table les frustrations que peuvent vivre certaines personnes d’origine étrangère. Dans les communautés en général, et non pas maghrébines uniquement, l’autocritique voire l’autodérision sont très difficiles à accepter.

    Mina Oualdlhadj a pu nous faire vivre la réalité d’une famille marocaine, avec sa richesse. Parfois on est un peu choqué par les propos utilisés mais, comme vient de le dire Hassiba Halabi, c’est vrai, ça existe réellement. J’ai fait la démarche de le lire à des amies et, à la fin de chaque chapitre, elles m’ont dit : « Tu sais, moi j’ai vécu ça, c’est exactement ce que j’ai vécu… mais je trouve quand même qu’elle y va un peu fort. »

    * Pascale Vielle (Professeure à l'Université catholique de Louvain-la Neuve (UCL) Moi aussi j’ai été très touchée par ce livre, peut-être pour des raisons un peu différentes (…). Je vais en mettre deux en évidence.

    Le premier point, à titre plus sociologique peut-être, c’est le décalage entre la manière dont a évolué la culture des immigrés en Belgique, qui sont arrivés dans les années 60-70, et comment elle a évolué au Maroc même. Quand Mimi, issue de l’immigration en Belgique, retourne au Maroc pour l’une ou l’autre occasion, on voit les jeunes filles marocaines se moquer d’elle parce qu’elle porte le foulard et des tenues mal fagotées. Cela m’a renvoyée à des conférences auxquelles j’ai assisté où des féministes marocaines interpellaient des belges ou des françaises en leur disant : « Vous n’êtes pas assez sévères, vous n’êtes pas assez exigeantes, par exemple en tolérant le port du voile à l’école : vous sabotez notre combat, ici au Maroc, pour la laïcité. »

    Une autre question qui m’a beaucoup interpellée, c’est la manière dont se construisent au sein de la famille – de cette famille en tout cas – les rapports entre filles et garçons, comment on construit leurs rôles respectifs et comment les filles, finalement, s’en sortent. Difficilement humainement mais quand même très bien socialement. On voit que ce sont des filles battantes, qui veulent réussir à l’école tout en mettant un point d’honneur à être de bonnes mères de famille, mais pour qui ce fardeau est très lourd à porter.

    * Mina Oualdlhadj Est-ce que je m’inscris dans une certaine littérature de l’immigration ? Je vous avoue que je ne sais pas très bien. Je vais citer un auteur égyptien que j’aime beaucoup, Alaa El Aswany: « J’écris parce qu’il y a des choses en moi qu’il faut que j’exprime. » J’avais envie d’écrire mais pas de dénoncer ou de revendiquer quoi que ce soit. J’avais simplement envie de raconter, à travers deux personnages de fiction, des choses qui appartiennent à plusieurs personnages. J’ai eu énormément de plaisir à écrire et je souhaiterais continuer dans ce qui m’inspire : l’exil, la femme, la double culture – mais toujours avec un regard plutôt bienveillant et pas du tout misérabiliste. Et j’ai envie que l’humour reste présent.

    L’extrait qu’a lu Hassiba Hallabi, rassurez-vous, est dur mais pas représentatif de tout le livre ! C’est vraiment un coup de colère. Le livre commence par un coup de colère et se termine par une réconciliation. Effectivement il est question de deux façons de penser qui s’affrontent, mais les personnages ont assez d’intelligence pour prendre ce qu’il y a de meilleur dans les deux cultures et en faire quelque chose d’unique, et que l’on vit bien. On n’est pas assis entre deux chaises : il y a deux chaises différentes ; puis vient un moment où, par un coup de baguette magique, on les fusionne pour en faire un fauteuil très confortable. Certes il ne faut pas se faire d’illusion, ce n’est pas toujours facile à vivre et cela comporte pas mal de difficultés, mais cela peut être une réelle richesse. Et, bien sûr, le chemin de la réconciliation entre les deux univers peut prendre pas mal de temps.

    Je voudrais insister aussi sur le fait que, si on peut donner l’impression d’être un peu plus conservateur en exil que dans son pays d’origine, c’est parce que, lorsqu’on est exilé, on sent sa culture menacée. Dès lors, on développe spontanément un mécanisme de défense, avec des attitudes qui peuvent paraître rétrogrades.

    Pour répondre à la question de Pascale Vielle, moi je ne me sens pas du tout proche du courant féministe au Maroc, je n’ai pas envie de dévoiler les filles. Les filles qui ont envie de porter un voile, je ne les regarde pas d’un œil méprisant. J’ai envie qu’on cherche ce qu’il y a, en dessous de ces voiles. Il y a des femmes, et des femmes intelligentes, tout comme d’autres, pas fréquentables. Et cela me gêne parce que ma mère est voilée, et c’est la personne la plus adorable que je connaisse. Et le plus dur, c’est que le regard de l’autre fait que vous avez honte de vos parents, parce que votre mère porte une djellaba et un foulard et votre père, une calotte de hadj et une djellaba. On ne devrait pas permettre d’avoir honte de ses parents. Jamais ! Et pour éviter cela, il faut avoir un regard d’empathie, sans jugement. Je travaille dans le domaine des crèches et je ne cesse de dire aux puéricultrices : « C’est bien de s’occuper des enfants mais n’ayez pas un regard de juge sur leurs parents parce que, quand vous jugez les parents d’un enfant, vous le jugez aussi. »

    Voilà, c’était mon message. J’ai écrit ce livre en espérant qu’il puisse susciter des émotions, qu’il puisse faire réfléchir les gens, qu’il puisse faire porter un regard d’empathie sur l’autre, qu’il passe au-delà de l’apparence, qu’on se pose des questions sur soi. Pour moi, la plus belle récompense, c’est d’avoir des retours de gens qui me disent : « Votre livre nous a appris certaines choses, nous a fait nous poser des questions sur nous-mêmes. » Et quand des filles qui n’ont rien à voir avec ma culture me disent : « Ton livre est universel parce que nous nous y sommes reconnues », je trouve cela très beau.

    * Anne Morelli (Prof. à l’Univ. Libre de Bxl, Dir. adj. du Centre interdisciplinaire d'étude des religions et de la laïcité. J’espère vraiment que ce livre sera suivi d’échanges, de lecture dans les classes. (…) J’espère qu’on pourra, à travers lui, contribuer à ouvrir un débat avec les jeunes filles et les jeunes femmes sur les questions de l’émancipation. (...) L’émancipation des femmes (...), c’est un travail à remettre sur le métier chaque jour de l’année et, en cette Journée internationale des femmes, il est important de dire que vous apportez là une petite pierre à un vaste débat.

    * Mina Oualdlhadj Vous me rappelez que j’ai oublié de répondre à une question, par rapport à mes enfants. J’ai envie de les éduquer dans le respect de l’autre, quel qu’il soit, et je donnerai bien sûr les mêmes chances à ma fille qu’à mes garçons. Je suis tout à fait pour l’émancipation des femmes, pour l’égalité des droits, pour le droit à l’instruction. Cela me tient à cœur. Les garçons font le ménage et, même, ils repassent. Il n’y a pas un domaine réservé aux garçons et un autre aux filles. Et je peux vous dire que les garçons sont très fiers de leur maman et cela, c’est très chouette aussi. - Foire du Livre de Bruxelles 2008 (0 ans)
  • Ce livre m'a profondémment touchée ! Le style d'écriture et la manière dont l'auteur raconte l'histoire m'ont fait vibrer d'émotion et m'ont redonné goût à la lecture... C'est une bonne thérapie qui peut aider à ne pas juger l'autre mais essayer de comprendre la personne à travers son vécu ! A quand le deuxième ? - Nora K de Bruxelles (28 ans)
  • Ce livre, on y entre de plein pied avec un plaisir non dissimulé. Il mêle tendresse et férocité, toujours teintées d'un humour salvateur. Mais surtout, il apporte l'éclairage du vécu sur le combat de femmes issues d'autres cultures et qui nous sont si proches. - Patricia Vincart (fonctionnaire COCOF / Resp. Observatoire de l'Enfant) de Bruxelles (58 ans)
  • Je suis instituteur primaire, ni prof de math, ni prof de dessin, non...rien qu'un instituteur qui fait pousser les qualités de chacun. Moi Mina, j'ai eu la chance de travailler avec elle, il y a quelques années. Je connaissais déjà son humour, son humanisme et sa collaboration riche et efficace. C'est donc sans hésiter que j'ai acheté son livre...et je n'ai pas été déçu du tout: toujours autant de fraîcheur, toujours aussi captivante et toujours aussi simple. J'ai lu ce livre en 2 jours en voyant défiler au fur et à mesure 1001 images de ma vie de classe. Merci Mina! - Jean-Paul Deschouwer, instituteur, de Genval (53 ans)
  • Ce livre est un condensé d'émotions distanciées avec humour. Il se vit. Chacun(e) s'y projettera certainement un peu, beaucoup,... Personnellement, c'est à mon père que j'ai pensé. A cet homme si fragile sous des dehors autoritaires.Tandis que mon ami s'est laissé bercer par la nostalgie du Maroc des étés de son enfance. - Martine Delhaye de Bruxelles (Saint-Gilles) (31 ans)

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